Claustria
Régis JauffretRégis Jauffret signe un roman monstre.
C’est le genre de livre autour duquel on tourne longtemps avant de l’ouvrir, comme si sa seule vue avait le pouvoir morbide de nous meurtrir. On sait quelle histoire il aborde, quelle monstruosité on va lire, dans quel enfer il va nous plonger.
Une fille séquestrée, violée, torturée par son père pendant vingt-quatre ans dans une cave sous le pavillon familial, sans que personne ne s’en inquiète.
En 2008, l’affaire Josef Fritzl, du nom de cet Autrichien qui a fait sept enfants à sa fille emprisonnée, tous nés en captivité, suffoqua d’horreur le monde entier. Régis Jauffret lui-même en avait retardé l’écriture, par peur – préférant se consacrer à un autre fait divers, moins effroyable, l’affaire Edouard Stern (ce banquier tué par balles par sa maîtresse) consignée dans Sévère.